Blog du président
23/03/2020
La progression de l’épidémie a conduit la plupart des maisons de vente, soucieuses de la santé de leur personnel et de leurs clients, à participer à l’effort national et à reporter les ventes prévues
dans les prochaines semaines.
Quelques-unes ont décidé de continuer à opérer sur internet. Le conseil des ventes, respectant mais regrettant ce choix, veillera, dans la mesure de ses moyens, à ce qu’elles se conforment aux exigences réglementaires, et, en particulier, qu’elles informent correctement les vendeurs et les clients des contraintes spécifiques de ces transactions, dont l’interdiction des déménagements et des déplacements, par exemple. Pour ma part, je ne suis pas certain que le climat actuel soit vraiment propice à de bonnes affaires sur le marché de l’art.
En tout état de cause, et pour répondre au signal qu’a donné Franck Riester, ministre de la Culture, en débloquant des subventions pour le secteur culturel, j’ai proposé au conseil, qui l’a accepté, de reporter de trois mois la dernière échéance de paiement des cotisations dues au titre de 2019. Le solde des cotisations ne sera donc exigible que fin juin prochain.
Nous restons mobilisés pour vous aider, et attentifs à vos suggestions ou propositions.
Henri PAUL
18/03/2020
La crise mondiale que représente l’épidémie de covid-19 est une épreuve pour nous tous.
Chacun réagit face à cette terrible maladie et à sa propagation exponentielle avec ses moyens.
Elle réveille des peurs, change brutalement des modes de vie, et va probablement, outre les drames humains qu’elle amène, provoquer une grave crise économique.
Pour les maisons de ventes françaises, au moment où la saison des ventes reprenait, ce coup d’arrêt est terrible, et ce ne sont pas les mesures annoncées qui suffiront, à elles seules, à compenser les pertes et les décalages de trésorerie.
Le conseil des ventes est à la disposition des professionnels. Il est prêt à se rapprocher du SYMEV pour réfléchir aux propositions qui pourraient être faites aux pouvoirs publics afin d’aider notre secteur.
Pour l’avenir, cette crise va accélérer les mutations de notre monde. Elle devrait aussi nous conduire à accélérer les mutations de la profession pour l’adapter à cette nouvelle donne : il faut poursuivre la numérisation de nos ventes et de nos procédures, il faut travailler sur la réalité augmentée pour qu’elle révolutionne nos catalogues, il faut rassurer les acheteurs et les vendeurs en développant l’expertise et la réassurance, il faut poursuivre résolument l’internationalisation de notre marché de l’art grâce aux progrès du numérique.
J’appelle à des réflexions communes avec les autres acteurs du marché. L’Europe est devenue l’épicentre de la crise, elle a des leçons à prendre mais elle a encore du ressort et de l’imagination.
03/03/2020
Le site du Conseil des ventes commence à s’animer.
Vous allez y retrouver une revue de presse du marché des ventes et de l’art, qui est l’une des meilleures que l’on puisse trouver, des informations à jour sur la règlementation, l’actualité du conseil lui-même, qui se réunit tous les mois, et qui est amené à informer les professionnels et tous ceux qui fréquentent nos salles des ventes, matérielles ou immatérielles.
Je n’hésiterai pas moi-même à commenter les évènements qui me semblent intéressants ou utiles à connaître.
Pour l’heure, j’ai été un peu étonné de lire dans une publication confidentielle que le conseil des ventes avait perdu une bataille en se voyant retirer la compétence de contrôle du blanchiment au profit de la direction générale des douanes ! Mais c’est tout le contraire ! Et penser autrement indique une sérieuse erreur d’appréciation, sur deux points au moins : d’abord, en matière de blanchiment et de lutte contre les trafics financiers, ce sont les professionnels qui sont les victimes, et non pas les coupables, et le conseil souhaite avant tout venir à leur soutien. Ensuite, il ne pouvait pas le faire en étant totalement dépourvu de moyens d’information et d’investigation. A quoi servait donc une compétence sans moyen de l’exercer, sinon à rendre un peu ridicule notre institution, et ce, au moment où la France se retrouve en train de répondre à une investigation du Groupe d’Etats en charge de la lutte contre les financements illégaux, groupe qu’elle a elle-même fondée ?
La direction générale des douanes possède ces moyens et est capable de traquer les fraudeurs et les trafiquants qui peuvent sévir sur le marché de l’art, tous compartiments confondus. J’engage les maisons de vente à saisir Tracfin de déclarations de soupçon, et à renforcer leur vigilance dans la période actuelle, et je leur dis que le Conseil est là pour les épauler au besoin.