3 questions à Catherine Piazza, présidente de l’Association Nationale des Elèves Commissaires-priseurs
Racontez-nous votre parcours. Comment en êtes-vous venue à vous intéresser au métier de commissaire-priseur ?
J’ai commencé mes études post Bac par une classe préparatoire littéraire au lycée Louis le Grand – ne sachant pas trop quelle orientation professionnelle choisir. Puis je suis rentrée en licence de Droit à l’Université Paris I, plutôt par raison que par conviction. A l’issue de cette première année universitaire, j’ai eu l’occasion d’effectuer un stage d’été dans une maison de vente aux enchères de Drouot, afin de remplacer quelqu’un au pied levé. Je me suis retrouvée propulsée malgré moi, ignorante de tous les codes de ce milieu, au cœur d’une exposition puis d’une vente de bijoux. J’ai du apprendre très vite les rudiments nécessaires pour renseigner les clients, prendre les ordres d’achat, faire les enchères téléphoniques. Coup de foudre immédiat qui allait me laisser sans répit. Je suis ensuite revenue à Drouot chaque année durant mes études de Droit puis d’Histoire de l’Art, avant de passer l’examen d’accès à la profession de commissaire-priseur en 2018.
Vous vous préparez à l’obtention de votre diplôme l’année prochaine. Comment vous préparez vous en dehors de la session de formation organisée par le CVV ?
Je viens d’obtenir le certificat de bon accomplissement de stage suite à plusieurs mois de laborieuses révisions et me prépare actuellement à l’examen d’aptitude judiciaire. La formation qui m’a été dispensée 5 semaines par an entre l’Ecole du Louvre et l’ESCP n’aurait servi à rien si je n’avais pas pu la mettre en pratique au cours des dernières années dans les maisons de vente qui m’ont accueillie successivement. La confiance dont ont pu me témoigner mes maitres de stage, en me déléguant l’organisation de ventes ou d’inventaire et les estimations auprès de clients, sont les ressorts qui ont permis ma progression et une meilleure connaissance des objets. Je suis également reconnaissante à tous les intervenants de travaux pratiques dans le cadre des cours et des sessions de l’ANECP, dont le savoir nous a permis à tous de nous perfectionner.
Quels sont vos projets ?
Pour l’instant à court terme l’obtention de l’examen judiciaire…et puis à moyen terme, pouvoir briguer un poste de commissaire priseur salarié afin de continuer à me former et à développer mes connaissances. Quoiqu’il en soit, je privilégierai le travail dans une petite structure, là où les décisions sont toujours passionnantes à prendre et où la marge de manœuvre me semble plus importante. L’interaction avec les partenaires locaux, le management d’une équipe de salariés, les défis du numérique et de la communication…ce sont des perspectives passionnantes pour une jeune profession libérale ! Et puis bien sûr, voir, aimer, toucher, acheter, collectionner des objets…puisque ce métier n’est rien d’autre qu’une histoire de passion.