Disparition de François Tajan
« Je l’ai connu si peu que sa disparition m’émeut énormément. J’aurais voulu pouvoir profiter longtemps de ses conseils, de sa sagesse et de sa vive intelligence. Il m’avait touché au premier regard et j’adresse à sa famille, à ses amis et à Artcurial, l’expression de ma vive sympathie. » Henri Paul, président du Conseil des ventes
Avec François Tajan disparaît brutalement l’une des personnalités les plus attachantes du monde de l’art.
Son insatiable appétit de culture remonte à son enfance dans les années 70 à St Germain des prés, « un accélérateur de la découverte sur le monde», se réjouit ce grand professionnel du marché qui débute sa carrière dans le cinéma, en tant que régisseur.
Mais le monde du cinéma ne le satisfait pas complètement et celui qui « ne se voyait pas au marteau » à cause de sa timidité, démarre une carrière fulgurante
Il débute avec son père à l’étude Tajan, achetée en 2000 par Bernard Arnault qui la revend en 2004 à Rodica Seward. Il quitte alors l’étude, qui conserve le nom de Tajan et rejoint, en tant que co-président, la maison de ventes Artcurial, créée deux ans plus tôt, à laquelle il donne une impulsion déterminante.
François Tajan était l’archétype du commissaire-priseur d’aujourd’hui. Il en avait au plus haut degré les qualités principales, c’est à dire le sérieux, la curiosité, l’ouverture à la nouveauté, le sens de l’évènement. Il imprime chez Artcurial, leader français aux côtés de Christie’s et Sotheby’s, un éclectisme culturel. Il y a les ventes à Monaco, bijoux, montres, l'univers du luxe, importées de l’étude Tajan, mais tout l'intéressait, il fonde chez Artcurial les départements BD, joaillerie, Art déco, orientalisme. Il ose une vente rock précédée d'un cocktail déjanté.
Il venait d’être nommé par Frank Riester, ministre de la Culture, membre titulaire du Conseil des ventes, l’autorité de régulation des ventes aux enchères, où il présidait le groupe de travail « Marché ».
« Le plus important dans l'art est de savoir que l'objet existe, qu'on puisse le voir, y réfléchir, plus que d'en être propriétaire » François Tajan