Hommage à Pierre Cornette de Saint Cyr
Les élèves commissaires-priseurs l’avaient sollicité pour présider en 2009 leur cérémonie de remise des diplômes à la Fondation Cartier. Sa personnalité à la fois passionnée, bienveillante et terriblement perspicace a contribué à façonner une nouvelle image du monde des ventes aux enchères en France. Son nom reste attaché aux premières ventes de photographies, de bandes dessinées, ou encore d’art contemporain chinois, et à la dispersion de grandes collections, telle la vente de la succession du peintre Foujita.
Au-delà du marché, il a joué un rôle pionnier, militant pour une collaboration entre musées, galeries et maisons de ventes, entreprises et médias. Il a ainsi présidé le Palais de Tokyo qu’il aimait voir dirigé « comme une entreprise » et était lui-même collectionneur à l’affût de tous les langages artistiques contemporains, de l’art conceptuel aux arts numériques en passant par l’art minimal ou le land art.
Précurseur des grandes ventes caritatives, inconnues en France à l’époque, il leur donne leurs lettres de noblesse. Aujourd’hui ces ventes très médiatisées représentent pas moins de 6 millions d’euros en 2022. En 2011, il orchestre « Wings » au profit de l’Institut Curie dans un avion Paris-New York à 11000 mètres d’altitude, puis une vente évènement au profit de l’institut du chef Raoni, à la suite d’une soirée caritative au Palm Beach de Cannes au profit des œuvres de mère Teresa… Il écrit dans son livre « L’art c’est la vie » qu’il trouve dans le bleu d’Yves Klein, la même spiritualité que dans les yeux de mère Teresa.